Résumé
Rachid Laïreche a été chargé pendant huit ans de suivre les partis de gauche pour Libération. Il raconte comment il a été happé dans la bulle jusqu’à s’y perdre. Au fil des pages, il nous entraîne dans les coulisses de ses rencontres avec Hollande, Mélenchon, Duflot, Dray, Taubira, Rousseau ou Jadot. Il décrypte les rites de la meute des journalistes politiques, les codes de l’entre-soi, la déréalisation collective de la bulle.
Avis
Dans Il n’y a que moi que ça choque ?, Rachid Laïreche nous raconte ses huit années de journaliste politique chez Libération.
L’envoi à sa première conférence de presse un peu à l’arrache, parce qu’on n’a qu’un seul Arabe et qu’on ne va quand même pas le garder au service des sports comme un cliché. La découverte d’un écosystème où des médias d’opinions complètement opposées bossent ensemble pour se partager un scoop ou une interview. Les ministres invités à déjeuner, les petits coups en traître et le off.
Et puis, après un moment, l’incertitude. Rachid Laïreche commence à ne plus trop parvenir à communiquer avec sa famille : il est journaliste, les médias nous mentent. Et puis au-delà de nous mentir, on ne comprend rien à ce qu’ils racontent, ces politiques. Et puis de toute façon, Rachid, il a trahi, il ne s’occupe plus de nous, il ne parle plus de foot.
Une réflexion super intéressante sur le journalisme politique, certes, mais aussi sur la politique française elle-même, sur le journalisme dans son ensemble, et sur comment on revient sur Terre discuter avec les gens qu’on aime quand on ne s’exprime plus comme eux et qu’on a appris à ne plus les entendre.